Les agriculteurs de la région de Thiès révolutionnent leurs pratiques culturales pour améliorer significativement leur productivité mil.

Le mil, culture céréalière essentielle dans l'alimentation sénégalaise, fait l'objet d'innovations techniques remarquables dans la région de Thiès. Depuis deux ans, un programme de formation initié par le ministère de l'Agriculture et des partenaires internationaux a permis à des centaines d'agriculteurs d'adopter des méthodes modernes qui transforment leurs rendements.

Les techniques de conservation des sols

Parmi les méthodes introduites, les techniques de conservation des sols ont montré des résultats spectaculaires. Le zaï, une pratique traditionnelle améliorée, consiste à creuser des petits trous qui permettent de concentrer l'eau et les nutriments au niveau des racines des plants de mil.

« Avant, je récoltais à peine 500 kg par hectare. Avec la technique du zaï, ma production a doublé ! » témoigne Amadou Sow, agriculteur à Tivaouane.

L'utilisation raisonnée des intrants

Le programme a également insisté sur l'utilisation mesurée et appropriée des fertilisants. Les agriculteurs apprennent à déterminer les quantités nécessaires en fonction de la composition de leurs sols, évitant ainsi le gaspillage et la dégradation des terres.

Des kits d'analyse sol simplifiés ont été distribués permettant aux paysans de connaître les caractéristiques de leurs parcelles et d'adapter ainsi leurs apports en nutriments.

Sélection des semences améliorées

La troisième innovation majeure concerne l'utilisation de semences améliorées, sélectionnées pour leur résistance à la sécheresse et leur rendement potentiel. Les variétés "Souna 3" et "Thialack 2" ont été particulièrement plébiscitées par les agriculteurs de la région.

Ces semences, combinées aux nouvelles techniques culturales, ont permis à certains producteurs d'atteindre des rendements records de 1,5 tonne à l'hectare, contre une moyenne de 700 kg auparavant.

Perspectives d'avenir

Face à ces résultats encourageants, le programme devrait être étendu à d'autres régions du Sénégal. Le gouvernement envisage également de mettre en place des centres de formation locaux pour pérenniser ces acquis.

« L'amélioration des techniques culturales du mil est essentielle pour la sécurité alimentaire de notre pays. Le succès rencontré à Thiès nous conforte dans l'idée que l'innovation agricole est la clé du développement rural » affirme le ministre de l'Agriculture.